Ce n’est pas parce que le secteur des drones de loisir tourne au ralenti que DJI, numéro un mondial de la spécialité et en situation de quasi-monopole, va renoncer à compléter son catalogue, déjà bien fourni. Opportunément commercialisé depuis la fin novembre, le Mini 2 élargit l’offre de la firme chinoise dans les premiers prix. Proposé à partir de 459 euros, ce quadricoptère particulièrement léger s’adapte à la prochaine réglementation qui sera appliquée à compter du 1er janvier 2021. Il se destine aux amateurs, mais aussi, et de plus en plus, aux professionnels de l’image.

Sous le radar réglementaire ?

Le Mini 2 n’est pas une nouveauté avec un N majuscule. Il ressemble énormément au Mavic Mini apparu il y a un an. Pour autant : il progresse en matière de stabilité en vol et de qualité d’image. Son poids officiel de 249 grammes (un peu moins, en réalité) lui permet de ne pas complètement passer sous les fourches caudines de la nouvelle réglementation européenne. En vigueur au 1er janvier, celle-ci impose des contraintes nouvelles (déclaration, installation d’un système de détection, etc.) aux appareils pesant plus de 250 g.

Les autorités françaises précisent cependant qu’en cas d’usage d’« un drone de moins de 250 g avec une caméra (mais qui n’est pas un jouet) » un enregistrement en tant « qu’exploitant d’UAS [aéronef sans équipage à bord] sur AlphaTango avant le 31 décembre 2020 » dans le but de recevoir « un numéro d’enregistrement d’exploitant d’UAS » à apposer sur l’aéronef est obligatoire.

Vite fait, bien fait ?

Le Mini 2 est d’autant plus facile à utiliser qu’il s’extrait de sa sacoche et se met en ordre de marche en deux temps trois mouvements. Replié, il ne mesure que 14 cm de long et 8 cm de large (16 et 20 cm lorsqu’il est en vol). La radiocommande est plus encombrante ! Pour le rendre opérationnel, il suffit de déployer les supports d’hélices (celles-ci sont déjà fixées) et d’appairer le drone à sa télécommande, reliée à un smartphone, dont l’écran fera office de moniteur. Les opérations, y compris l’éventuel calibrage du GPS, prennent une grosse minute.

On est un peu déçu par le design de ce quadricoptère, qui reprend les mêmes formes et la sempiternelle teinte grise, désormais très convenues, des précédents modèles DJI. La télécommande, plus imposante que celle du Mini 2, est certes ergonomique, mais pas plus sophistiquée esthétiquement. Il existe cependant – en option – un kit de stickers pour personnaliser son appareil.

Facile d’utilisation, vraiment ?

Contrairement au Mavic Mini, le Mini 2 a droit à la technologie de transmission OcuSync de DJI. Celle-ci établit une liaison particulièrement fiable (la fréquence change de canal pour éviter les interférences) entre le drone et la radiocommande afin d’éviter les pertes de connexion tout en permettant à l’appareil de s’éloigner fort loin. Le Mini 2 peut, en principe aller se balader jusqu’à 6 km de son télépilote. Une performance qui réclame plus encore qu’un œil de lynx puisque la loi interdit le vol en mode hors-vue. En pratique, il faut surtout retenir la remarquable qualité de la transmission, qui permet au drone de réagir avec une immédiateté parfaite aux mouvements des pouces sur les leviers de la radiocommande.

Un peu plus puissants que le Mavic Mini, les moteurs du Mini 2 rendent le pilotage plus précis et contribuent à une meilleure tenue lorsque le vent souffle. Quant à l’autonomie en vol, elle est évaluée à 31 minutes par la firme chinoise ; en réalité il faut plutôt tabler sur 20 grosses minutes, ce qui est appréciable pour un quadricoptère de 249 grammes.

Et pour les images ?

L’autre atout du Mini 2, c’est qu’il offre la vidéo en résolution 4K : 30 images par secondes, résolution de 12 millions de pixels. Les photos peuvent être sauvegardées en RAW pour ceux qui veulent des résultats particulièrement élaborés. Nombre de vols programmés sont disponibles (en spirale, en cercle, en modes fusée, boomerang, selfie, etc.) mais pas la fonction « follow me » qui permet à l’appareil de suivre automatiquement son maître. La moisson de pixels sera rarement décevante, même pour le moins doué des dronistes.

Pour les particuliers, les cameramen… et les policiers ?

Le Mini 2 pourra tenter le débutant tant il est facile à manier et sait accompagner agréablement une balade au grand air. Dommage qu’il ne soit pas équipé, comme d’autres quadricoptères DJI, de capteurs permettant de détecter les obstacles. Cette caméra volante pourrait aussi – c’est de plus en plus le cas des minidrones – intéresser ceux dont le métier exige des images de qualité professionnelle.

Le recours désormais quasi systématique aux vues réalisées par drone dans les réalisations audiovisuelles pourrait ainsi attirer vers le Mini 2 une clientèle de professionnels de la prise de vue. Parmi lesquels, sans doute, policiers, gendarmes ou responsables de la surveillance et de la sécurité. Car le petit drone qui réalise des images nettes et précises tout en restant discret n’est plus seulement un objet de loisir.

En bref

On a aimé…

– Le rapport encombrement/performances.

– La grande stabilité en vol.

– La qualité des images.

– La facilité d’usage.

On a moins aimé…

– La présentation, tristounette.

– L’absence de système de détection d’obstacles.

– Pas de mode « follow me ».

Le Mini 2 de DJI est pour vous si…

– Vous êtes un novice.

– Vous cultivez l’obsession de la miniaturisation.

– Vous avez la phobie du fly away (le drone qui s’échappe).

Le DJI Mini 2 n’est pas pour vous si…

– Votre commissariat est déjà équipé de drones.

– Vous estimez qu’un vrai drone doit être encombrant et complexe à l’usage.